La slow-life, des arcs-en-ciel et des amitiés
Comment les voyages ont changé ma vie
Lorsque j'ai débarqué en Europe à l'été 2022, je pensais simplement transformer mon ancienne vie sédentaire en vie nomade. Mes habitudes seraient simplement adaptées à leur nouvel environnement. J'avais l'habitude de prendre des toasts avec du beurre de cacahuète et du piment pour le petit-déjeuner. Je travaillais de 8 heures à 17 heures tous les jours, dans la mesure du possible. Je dînais à 19 heures et me couchais à 22 heures. Les week-ends étaient consacrés à approfondir mes passions, à la lecture et aux films.
Mais lorsque vous changez de lieu de vie, la vie change votre façon de vivre.
Maintenant que je vis en France, le petit-déjeuner est composé de camembert et de fromage de chèvre sur une baguette. (Et, hum non, les Français ne font pas ça, le fromage se mange après le repas - ça, c'est ma façon hybride de faire les choses...)
Ma vie a tellement ralenti depuis deux ans que je suis ici. Je me lève tard le matin, j'écoute vraiment mon horloge interne et je ne me force pas à courir et à faire des choses juste parce que j'ai l'impression que je devrais être très productive pour être un être humain digne de ce nom. Je reconnais que lorsque j'étais mère de deux enfants, je n'avais pas d'autre choix que de courir comme une poule sans tête pour m'occuper de tout ce qui devait être fait. Il fallait le faire. J'avais besoin d'un revenu plus important pour nous trois dans une grande maison avec des animaux domestiques, un jardin et du personnel, alors j'ai dû travailler plus fort. Maintenant, il n'y a plus que moi, dans mon petit bus sur roues. Je gagne moins que je n'ai jamais gagné de toute ma vie, et ce n'est pas grave. J'aime tellement ma vie que mon cœur a envie d'exploser chaque fois que je vois un arc-en-ciel ou que je fais un câlin à un gros chien.
En été, le soleil ne se couche qu'après 22 heures, alors comment se coucher quand il fait encore jour ? Il y a tant de choses à vivre - en fait, même après la tombée de la nuit, comme je l'ai découvert, il y a tant de choses à expérimenter, et en hiver, vous devez apprendre à être éveillé pendant les heures sombres de la journée ou vous pourriez tout aussi bien être un ours en hibernation... En Afrique du Sud, la latitude est telle qu'il n'y a pas de grande différence entre la longueur des jours en hiver et la longueur des jours en été, de sorte que la vie ne change pas autant qu'elle le fait en Europe.
Aujourd'hui, je ne travaille pas toute la journée et tous les jours, ça me fait un peu bizarre de l’avouer… Comme mes dépenses sont beaucoup moins élevées dans un camping-car que dans une grande maison, je ne ressens pas le besoin de travailler plus que quelques heures par jour, parfois même pas du tout, et le week-end, je le fais si j'en ai besoin parce que ce ne sont que des jours où les magasins ferment à des heures peu pratiques en fait... Le temps s'écoule comme un long fleuve tranquille… chaque jour vient et passe, que vous fassiez quelque chose ou non. J'ai travaillé fort et pendant longtemps avant de devenir nomade, et maintenant, j'ai tous mes systèmes en place et je surfe les vagues que je peux attraper. Cela ne veut pas dire que je ne travaille pas fort et professionnellement, bien sûr que je le fais, mais je ne stresse plus autant si je ne fais pas un chiffre d’affaires aussi élevé que j'avais l'habitude de faire - mes priorités ont changé. Au lieu de cela, j'ai plus de temps à consacrer au perfectionnisme.

En Afrique du Sud, je pouvais tout faire en ligne. Les courriels, les demandes de renseignements, le travail, les achats, la vie sociale, tout. Je n'ai pratiquement plus jamais quitté la maison après avoir adopté ce mode de vie commencé avec les confinements du Covid. Cela convenait parfaitement à mon côté introverti. En France, le courrier électronique est loin d'être aussi efficace que le téléphone. Et j'ai toujours eu une peur irrationnelle du téléphone, aussi loin que je me souvienne. À la campagne, il n'y a pas de livraison d'épicerie ou de restaurant, c'est à vous d'aller dans les magasins, ce qui vous permet au moins de vous lever de votre chaise. OK, ici, Amazon est la meilleure chose depuis le pain tranché (ça c’est une expression anglaise) et la poste fonctionne avec un F majuscule, donc si vous avez besoin de quelque chose qui sort de l'ordinaire, il n'y a tout de même pas de meilleur moyen.
Les restaurants sont chers en France, alors je m'en offre tout juste un par mois, si je trouve un endroit qui en vaut vraiment la peine. Cela signifie que je fais plus souvent ma propre cuisine et que je mange beaucoup moins et plus sainement au final. Et si vous voulez une pizza à emporter, il y a des distributeurs de pizzas sur les places des villages ! Et aussi du pain frais, des légumes tout droit sortis de terre et des fruits de mer tout droit sortis de la mer, dans des distributeurs automatiques approvisionnés tous les jours. En Afrique du Sud tout cela n’existe pas. Ces distributeurs se feraient cambrioler en une seconde… Vous pouvez aussi aller cueillir vous-même vos fruits et légumes dans les champs et les vergers, sous la surveillance des agriculteurs ! Ou planifier des excursions à marée basse sur la plage pour votre prochain repas du week-end. Ou simplement visiter le marché local hebdomadaire pour tout ce dont vous avez besoin, avec en prime de l'air frais et des conversations humaines. Vous ne vous rendez pas compte comment ça c’est exceptionnel pour quelqu’un qui vint d’Afrique du Sud !
Alors que je cherchais encore mon bus, j'ai eu une conversation avec un jeune cousin éloigné qui menait une vie nomade dans un camping-car, en occupant des emplois saisonniers et en logeant chez des amis dans tout le pays. Cela ressemblait à une sorte d'utopie hippie et pas du tout à ce que je pensais faire. Je me suis dit que je ne connaissais personne en France, que je ne ferais pas ça. J'avais un autre type de vie en tête. Une vie où je me définissais fièrement par ma profession, avec très peu d'amis, me déplaçant sans cesse d'un endroit à l'autre. Eh bien, la vie m'a pris par les cornes, et non l'inverse. J'ai découvert que je connaissais déjà des gens dans tout le pays avec qui j'ai repris contact, je me suis fait un tas de nouveaux amis de manière inattendue avec qui j'ai séjourné, et l’idée d’emplois saisonniers dans le tourisme commence vraiment à me tenter !
Je n'ai jamais rencontré autant de personnes dans ma vie. Des gens venant d'endroits et de milieux que je n'aurais jamais croisés dans mon ancienne vie. Je n'ai plus peur des gens - j'ai même du mal à croire que j’ai été comme ça ! Et comme je l'ai dit dans un post l'année dernière, même si j'ai entrepris de découvrir le pays où je suis née, ce sont les liens humains que j'ai noués en chemin qui ont eu le plus d'importance pour moi et qui m'ont permis d'en savoir plus sur ce pays que la collection de livres qui se trouve sur l'étagère de mon tableau de bord !
Cette vie m'a changée. Ma priorité n'est plus de travailler le plus fort possible pour gagner le plus d'argent possible afin de pouvoir payer les choses qui sont censées rendre la vie digne d'être vécue. Il ne m'est plus important d'avoir un métier et des biens luxueux qui me donnent un statut parmi mes pairs. Mes pairs ne sont plus ceux pour qui le métier et le statut sont importants ! La vie vaut la peine d'être vécue lorsque vous trouvez la joie dans la plus petite fleur et les tempêtes les plus effrayantes, lorsque vous faites l'expérience des montagnes russes de l'amour et de la chaleur de l'amitié, de l'hospitalité des étrangers et de la joie de partager le peu que vous avez avec eux, de l'amour d'un chien et de l'amitié d'un chat. C'est une combinaison de toutes les petites choses.
"Le sens de la vie, c'est d'être en vie. C'est si simple et si évident. Et pourtant, tout le monde se précipite dans une grande panique comme s'il était nécessaire d'atteindre quelque chose qui les dépasse."
Alan Watts
"Le but de la vie est de la vivre, de goûter l'expérience au maximum, de tendre la main avec enthousiasme et sans crainte vers des expériences nouvelles et plus riches."
Eleanor Roosevelt
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