Normalement, 1200 km se conduit aisément en deux jours, mais Gus et moi nous l'avons fait en... trois semaines. C'était une telle ruée que je ne me suis pas donné le temps d'écrire un article de blog jusqu'à maintenant ! Je ne plaisante pas. Laissez-moi vous montrer, voici comment une journée normale se déroulait pour nous.
7h30 réveil, café, préparation du fromage et du pain frais (sortir trois tranches la veille et garder le reste au congélateur, sinon un pain entier va durcir en trois jours, je n'aime pas le gaspillage)
8h00 appel vidéo avec Jo pour se tenir au courant des événements de l'autre bout du monde tout en prenant le café et le petit-déjeuner
8h30 faire la vaisselle, tout ranger et s'habiller.
9h00 surfer sur les appli Park4Night, France Passion et Home Camper pour trouver ma prochaine destination.
9h30 Si l'endroit est calme, je fais les enregistrements voix-off de la journée, sinon c'est admin, post Instagram ou médias sociaux et marketing.
12h00 Je ferme tout (toits, fenêtres, portes, gaz), je range tout ce qui peut bouger, j'ouvre les stores des fenêtres, je vérifie les pneus et le vélo, je branche Google Maps et c'est parti. Je roule entre trois heures, au début, et une demi-heure, ces derniers temps, et je m'arrête pour pique-niquer quelque part, me préparer un déjeuner. C'est tellement merveilleux d'avoir ma cuisine avec moi partout où je vais !
16h00 au plus tard, arrivée à destination, si ce n'est plus tôt, et s’il y a le temps, une visite de la ville ou d'une attraction spéciale. Je trouve aussi du temps dans la journée pour faire les courses, la lessive, le plein de diesel et les services domestiques nécessaires (par quoi je veux dire la vidange des eaux grises et noires et le remplissage d'eau fraîche). J'essaye de ne pas oublier d'allumer le gaz dès mon arrivée, sinon mon frigo ne sera pas content.
19h00 douche, préparation du dîner, fin de soirée Netflix
22h00 couvre-feu !
Je ne sais pas comment je fais pour maintenir ce rythme fou ! Le deuxième week-end, j’étais vraiment épuisée, j'ai décidé de rester deux nuits et j'ai passé tout le samedi pluvieux à lire mon livre sur mon canapé. Oui, oui, je vous entends vous moquer de moi - comment ça, je me suis épuisée ? Cela ressemble à des vacances fabuleuses, on ne peut pas être stressé en vacances ? En théorie non.
D'abord, Google Maps ne vous demande pas la taille de votre véhicule. Comme je l'ai déjà dit. Et quand j'ai commencé ce voyage, J'ai choisi d'éviter les routes à grande vitesse, ce qui était une erreur, car, aussi jolies que soient les routes de l'arrière-pays, elles ne sont souvent pas beaucoup plus larges que Gus lui-même. Et je vous ai déjà parlé des tracteurs croisés. Et quand votre itinéraire indique une heure et demie, calculée sur des routes à 80km/h, je lis trois heures, car: 50-60km/h maximum. Surtout quand il y a beaucoup de virages ou de montées.
Et si, j'adoooore ces routes, il y a un sourire d'une oreille à l'autre sur mon visage ici, mais vous pouvez imaginer la concentration qu'il faut pour garder cette machine sur la route. Donc, je suis épuisée à la fin de la journée. Une bonne fatigue, si, si !
Le deuxième jour, j'ai trouvé qu'une de mes portes de placard était difficile à ouvrir, alors j'ai vérifié la charnière et il y avait une petite chose métallique coincée dedans, alors je l'ai retirée - et puis la charnière ne se fermait plus du tout. La porte est donc restée ouverte jusqu'à ce jour. J'ai bien acheté une nouvelle charnière, mais les vis de celle qui y est ne veulent pas s'enlever. Tant pis. Mes pulls n'en tombent pas, alors peu importe.
Le premier vendredi soir, après cinq jours, j'ai décidé de m'arrêter à une Aire de Camping-Car (qui est spécialement destinée aux camping-cars pour se garer et faire les services) afin de faire les vidanges et le plein d'eau. C'est là que j'ai découvert que je n'avais pas de tuyau ! et je croyais vraiment en avoir un. J'ai donc dû attendre jusqu'à lundi pour trouver une ville avec une quincaillerie où acheter un tuyau, donc, lavage au gant de toilette et essuyage de la vaisselle sale et ne pas utiliser la chasse d'eau...
Et que dire du jour où la cassette des toilettes a débordé et où, pendant deux heures de route jusqu'à la prochaine Aire, j'ai eu l'impression d'être dans l'une de ces cabines de festival en plastique, les émanations étant pour le moins insupportables...
Est-ce que je vous donne l'impression que je passe un sale temps et que je regrette de m'être lancée dans cette aventure ? Bien. Je ne voudrais pas que vous soyez jaloux.
Maintenant, je vais vous faire envie.
Chaque jour, mon pare-brise se transforme en un écran de cinéma géant sur lequel se déroule pendant plusieurs heures une émission de voyage intitulée "Sur les routes de France". Des champs à perte de vue, un clocher d'église qui pointe son nez au-delà d'une colline, ou parfois une rangée d'éoliennes. Des vaches qui broutent paisiblement, ou couchées en groupe, brunes, beiges ou noires et blanches. Et puis un village. Des rues étroites bordées de volets colorés et de bacs à fleurs. Des places d'églises et des mairies pittoresques. Au nord, ces murs à colombages et ces toits en longère. Au sud, des bâtiments couleur terre avec des balcons en fer forgé convoles à chaque fenêtre. Un jour, c'est une forêt, sombre, fraîche et magique. Un autre jour, ce sont des collines vertes et des champs labourés ou un escarpement rocheux, des vignobles ou des oliveraies. Parfois un vieux village sale et abandonné. Ou une zone industrielle, où la circulation est intense. Une immense carrière avec des monts de cailloux et de la poussière partout. Et, ces derniers jours, des lacs salés avec des flamants roses endormis d'un côté, et un petit port bordé de bateaux de l'autre.
Quand le film ne passe pas sur le grand écran, je le vis en 4D. Une promenade le long des remparts d'une ville médiévale, une méditation dans une cathédrale majestueuse, la visite d'une exposition de pièces de monnaie anciennes, une journée magique passée dans un château historique. Une soirée à regarder les escargots pousser. Une matinée sous terre dans une grotte préhistorique. Écouter les loups hurler la nuit dans une réserve forestière. Ou encore déguster des vins dans un vignoble, du fromage dans une bergerie, de la tapenade dans une oliveraie... Et même du foie gras et toutes sortes d'autres délicieux pâtés français - sauf ce qui est fait avec des tripes... (bon, j’avoue que j'ai acheté mes pâtés en boîtes de conserve et j'ai découvert que je n'avais pas d'ouvre-boîte, alors ils resteront là jusqu'à ce que je trouve celui qui me va).
Je vous laisse avec ces images pour le moment. Et je vais faire descendre mon lit, grimper l'échelle et laisser Gus m'envoyer quelques beaux rêves ! A la prochaine ! Plus tôt, je vous le promets.
J'ai tout de même réussi à poster sur Instagram assez régulièrement des photos de tous les beaux endroits où je me suis arrêtée. Alors, s'il vous plaît, suivez-moi là si vous le pouvez :) Vous me trouverez sur @gaelle.and.gus.the.bus et je poste plus sur ma vie de voix-off sur @gaellegosselinvo.
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Et un application de navigation pour camionneurs?
C'était amusant de lire vos aventures sur la route en français ! J'ai beaucoup pratiqué le français récemment et ces articles m'aident !