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La dernière fois que vous m'avez vue, je faisais du vélo dans la campagne française et j'explorais ma jolie ville à pied, entre soleil et pluie. Un samedi après-midi tout gris, ma sœur a pris la décision qu’il fallait un chiot à ses filles, alors nous sommes toutes montées dans la voiture et nous sommes perdues dans les chemins agricoles. Puis pendant que ce petit paquet à haleine de café me mordillait l'oreille, nous sommes passées acheter tout l’essentiel chiot dans un grand supermarché pour animaux et nous avons attiré plus de Ooohs et de Aaahs qu'une chaîne YouTube populaire…
Après une semaine à essuyer les accidents sur le sol du salon et à partager mon canapé-lit avec un paquet de fourrure qui ronflait bruyamment, j'ai décidé qu'il était temps de laisser les filles se débrouiller seules et j'ai bordé un train en direction de rivages plus ensoleillés…
Cette fois-ci, j'avais de l'expérience derrière moi et j'ai donc effectué les changements de gares de Paris en métro sans aucune crainte. Monter et descendre ma lourde valise dans les escaliers archi-raides a été un jeu d'enfant, puisqu'il n'y en avait qu'un, mais j'ai tout de même toujours accepté avec reconnaissance l'aide qui m'a été proposée. Oui, j'ai une valise lourde parce que ce ne sont pas seulement quelques semaines de vêtements qui s'y trouvent, c'est tout un studio d'enregistrement... Je ne me lasse pas de dire oui et de partager un moment avec un inconnu autour d'une valise ! Pas besoin d'échanger des noms ou des informations, il suffit de faire confiance qu'ils ne s'enfuiront pas avec, et qu'ils le font vraiment de bon cœur. Ce n'est pas aussi facile qu'on pourrait le croire, donner sa confiance à un étranger.
Et puis, moi qui pensais avoir tout compris, voilà qu’il n'y avait aucun taxi à la gare de Saint-Malo pour m'emmener à la gare maritime… Aucun. Zero. Nada. Panique. J'avais 45 minutes pour trouver une solution et me rendre au port. Moi qui pensais que ça serait facile. Je n’y connaissais rien en matière de bus, ni horaires ou tarifs ! OK mais je n'avais pas le choix, il fallait que je demande à quelqu'un. J’ai donc mis ma peur dans ma poche et demandé à un conducteur quel bus pourrait m'y emmener. Il s'avère qu'il y en avait un qui y allait directement, mais - il ne quittait la gare qu’après le départ de mon ferry.... Alors ce conducteur très gentil me propose de prendre une autre ligne et de faire le reste du chemin à pied. La bouche sèche et moi en eau, je traverse la route avec ma grosse valise violette pour attendre le numéro 3. Deux touristes suisses traversent un instant plus tard et me demandent dans un français approximatif de répéter ce que le chauffeur m'a dit - ils vont aussi à Jersey sur le même ferry ! Renforcés en étant en groupe, nous prenons ce bus et courons les 300 derniers mètres jusqu'à la gare maritime et arrivons avec beaucoup de temps pour nous mêler à la foule de journaliers britanniques qui rentrent de leur déjeuner français avec shopping de l'autre côté de la Manche. Eh bien, si ce n'est pas une excellente façon de se faire de nouveaux amis ! Nous nous sommes installés ensemble sur le bateau, avons partagé nos histoires et écouté un voyageur nous parler de son île natale avec grand enthousiasme.
Aaah c'était merveilleux de mettre les pieds sur l'île de Jersey après douze ans d'absence ! Ma famille paternelle est originaire de ce charmant petit caillou, mais j'ai toujours l'impression d'être une étrangère pour y être venue si rarement... Cette année, j'ai du temps devant moi et je vais donc l'explorer comme il se doit.
Mais commençons par le commencement. Une baignade dans la mer. Je n'aurais jamais osé une piscine à 15°C à 8h30 du matin à Johannesbourg. Mais c'est la baie de Saint Brelade, du sable blanc soyeux derrière moi, de l'eau bleu-verte scintillante devant moi, des mouettes au-dessus et une douce brise pour rafraîchir le soleil éclatant. Je me suis dit, si je peux marcher sur des charbons ardents, alors je peux sûrement nager dans cette eau froide. Une profonde respiration, un esprit calme, un petit cri, et j'ai plongé. C'était - merveilleux. J'ai dû me pincer pour m'assurer que j'étais vraiment là ! J'étais peut-être trop engourdie pour le resentir, mais en tout cas, je ne me suis pas réveillée, et me voilà en train de vous écrire, toujours dans ce même rêve…
Jusqu'ici, j'ai nagé dans cinq baies différentes - Saint Brelade, Saint Aubin, Grève de Lecq, Le Hocq et Green Island. J’absorbe toute cette eau et je m'en imprègne. Il y a une grande vague de chaleur qui s'abat sur toute l'Europe en ce moment, à la mi-juillet, et je peux vous dire que je ne peux pas imaginer un meilleur endroit que Jersey.
J’ai vraiment de la chance d’avoir de la famille dans un endroit comme celui-ci et je apprécie énormément ! Nous nous sommes promenés dans des forêts fraîches, dans des bruyères sèches à flanc de falaise, sur la promenade de granit du front de mer, sur des plages de sable et de galets. Nous avons observé la marée qui s'écoule sur des kilomètres et des kilomètres et les tracteurs qui ramassent les algues pour fertiliser les champs. J'ai visité des dolmens millénaires et des bunkers en béton de la Seconde Guerre mondiale.
Un soir, en promenant le chien touffu de ma tante le long de la plage, nous avons ramassé des coques fraîches sur le sable à marée basse pour le dîner. Avec une cousine, une matinée de kayak sur l'eau claire et limpide de la baie, suivie d'une heure de bronzette, d'un déjeuner de crabe et d'une promenade jusqu'au phare de Corbière juste avant que la marée ne s'engouffre et ne recouvre le chemin.
Un mariage joyeux et ensoleillé avec une vue sur l'océan et des retrouvailles avec d'autres cousins. Pizza dans un café de plage niché sous les falaises, ou dîner dans un pub confortable avec le chien sous la table. Du shopping dans la ville de St Helier. Une soirée jazz au Durrell Jersey Zoo Wildlife Conservation Centre.
Cela ressemble à une liste de courses pour une vie de rêve. Je me sens un peu coupable d'avoir laissé tout le monde si loin et de me permettre de profiter de tout ceci. Mais je me dis que je prends des vacances d'été bien méritées et qu'à l'arrivée de l'automne, je me remettrai au travail pour avoir les moyens de les faire venir me rejoindre s'ils en ont envie.
Vous vous demandez peut-être si j'ai déjà trouvé mes roues ? J'ai hâte de me mettre à la recherche de mon bus, mais j'attends la fin de l'été - avec le prix ridicule de l'essence en ce moment, peut-être y aura-t-il beaucoup plus d'options et de meilleurs prix en septembre. Je ne laisserai pas le prix de l'essence m'arrêter, moi, il faudra que cela fasse partie du budget. Patience...
J'espère que je ne vous ennuie pas trop avec toutes mes histoires et que vous continuerez à me suivre :) J'aimerais le savoir, alors dites-le moi dans la section des commentaires ci-dessous ! Si c'est votre première lecture, vous pouvez vous inscrire pour recevoir mon prochain article sur mes vacances d'été directement dans votre boîte de réception.
Coucouuuuu, C'est trop chouette !! Bisouuuus